C’est parti ! Une semaine après avoir retrouvé son élément, Newrest – Matmut a tiré ses premiers bords en Baie de Quiberon. L’occasion de vérifier et valider tout ce qui avait été fait durant le chantier d’hiver : le nouveau vérin de quille, le nouveau moteur, les nouvelles batteries etc. L’occasion également de regarder le nouveau jeu de voiles avec Alan Pennaneac’h, de la voilerie de North, de passage à bord pour l’occasion. Le bilan de ces premières journées pousse à l’optimisme : l’équipe a accompli un excellent travail et le bateau semble déjà prêt à partir loin au large, prêt à en découdre avec cette ligne d’horizon qui nous démange tous les deux et qu’il nous tarde de dépasser. Tous les voyants sont donc au vert en ce début de saison. Partir sur la transat Saint Barth – Port la Forêt en solitaire en décembre dernier était sans doute un peu « gonflé » puisque j’ai découvert le solo sur ce gros bateau dans le cadre d’une traversé difficile. Mais je démarre cette saison 2016 avec des acquis, avec une transat en solitaire dans les jambes, une qualification pour le Vendée Globe en poche et pour seul objectif d’emmagasiner de l’expérience, de travailler encore et encore et de progresser pour être à la hauteur de ce magnifique bateau et de ce tour du monde qui nous attend.
Les choses plus sérieuses vont commencer dès cette semaine avec un départ jeudi en faux solo pour une première navigation un peu plus hauturière : un long bord de portant de la Baie de Quiberon jusqu’à la bouée BXA qui se situe dans l’axe de l’Estuaire de la Gironde, une remontée au près vers Penmac’h avec un long bord tribord amure vers le large pour aller chercher une rotation du vent à gauche puis un bord plein nord en bâbord amure. Et enfin un bord de portant pour rentrer à la Trinité sur mer. L’occasion de valider l’électronique, le pilote automatique, l’informatique, de faire des manoeuvres en solitaire de nuit et de retrouver le plaisir d’être en mer, enfin, de voir la côte disparaitre et de me retrouver sur mon destrier de carbone qui piaffe d’impatience à l’idée des échéances qui nous attendent. « Vivre est la chose la plus rare du monde. La plupart des gens ne font qu’exister ». Ces mots sont d’Oscar Wilde: j’ai cette chance de pouvoir vivre un rêve, une aventure que j’ai en moi depuis de nombreuses années. Cette envie, elle a d’abord été présente secrètement en moi, puis elle a grandi jusqu’à en devenir évidente, puis brulante, impossible à canaliser et à cacher. Je vais vivre à 100% chacune de ces expérience, de ces rencontres qui vont agrémenter ce chemin vers mon Everest personnel. Je m’attends à du travail et encore du travail, des efforts, des déconvenues sans doute mais au final, il y a le bonheur. J’en suis persuadé.
Bonne fin de semaine à tous !
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