Il est difficile pour les terriens de se mettre à la place des marins. A chaque pointage sur la cartographie officielle de la Transat Jacques Vabre, nous sommes à l’affût du classement. Nous nous imaginons en mer sur un puissant monocoque de 60 pieds mais rien ne remplace une véritable navigation. Fabrice Amedeo et Eric Péron, depuis le départ de la course dimanche, se sont mis dans tous les états. Deux dépressions ont cueilli à froid les concurrents de l’épreuve en double. Le vent, une mer formée ont frappé fort sur les coques des partisans d’une route à l’Ouest. Certains ont décidé d’abandonner à cause de problèmes techniques. Les muscles ont été mis à rude épreuve, les estomacs chamboulés, le mental mal mené. A ce jeu, le francilien et le bigouden réalisent une belle performance pour une première traversée de l’Atlantique en Imoca. Newrest – Matmut, qui pointent son étrave vers les Açores, est, en cette fin de matinée, 8ème et va devoir affronter une nouvelle période de vent fort avant d’attraper les alizés, synonymes de chaleur enfin, de moins d’humidité et de, peut-être, un peu de repos.
« Nous allons encore avoir 24 heures difficiles puis ensuite cela sera mieux » déclare Fabrice. « Nous prenons la course avec philosophie. Nous faisons notre Transat Jacques Vabre sans trop se soucier du classement. Nous essayons de préserver le matériel. Je suis très content du comportement de mon voilier. Il parait vraiment très solide même si on se fait du souci en permanence pour lui. En tout cas, nous nous sentons en sécurité. Ce début de Transat est dur pour les organismes mais je suis content de vivre cette expérience dans une mer agitée et un vent fort. J’emmagasine du savoir pour le Vendée Globe. C’est un excellent apprentissage. Aujourd’hui, pour la première fois, j’ai enfilé un ciré quasi sec pour aller à la manœuvre. Nous réussissons à enchaîner quelques siestes. »
« Nous avons navigué correctement depuis dimanche » indique Eric Péron. « Actuellement, la mer est plutôt plate et nous sommes au reaching avec 20 nœuds de vent. Nous nous repositionnons un peu à l’Ouest afin ensuite de négocier une nouvelle dépression puis le passage des Açores. »
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